Déclaration du représentant permanent de la Fédération russienne V.A. Nebenzia lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Ukraine, 10.09.2024
Monsieur le Président,
Avant de commencer ma déclaration, je voudrais une fois de plus exprimer mon désaccord avec votre décision d'autoriser trois États membres de l'UE à participer à la réunion d'aujourd'hui au titre de l'article 37. Nous avons déjà noté à plusieurs reprises qu'une déclaration de l'UE sur la position commune des États membres sur cette question lors de la réunion sur l'Ukraine aurait été suffisante. C'est d'autant plus décevant que vous-même, Monsieur le Président, au début de votre mandat, vous vous êtes engagé à rationaliser la question de la participation aux réunions du Conseil au titre de l'article 37. Nous y voyons un exemple de deux poids, deux mesures et d'incohérence.
Monsieur le Président,
Nous venons d'entendre une nouvelle fois nos collègues occidentaux hypocrites se lamenter sur les frappes militaires russiennes de ces derniers jours sur des infrastructures liées aux capacités militaires du régime kiévien. Ces frappes se sont en effet révélées impressionnantes et efficaces.
Parmi les cibles touchées figurent une école militaire à Poltava, qui forme des spécialistes des systèmes radar et de guerre électronique, ainsi qu'un hôtel à Krivoï Rog habité par des officiers de renseignement ukrainiens. De nombreuses installations importantes de l'infrastructure énergétique et de celle des terrains d'aviation de l'Ukraine, des dépôts de carburant, des arsenaux d'avions occidentaux et de munitions d'artillerie, des ateliers de production de véhicules aériens sans pilote, des sites de stockage de bateaux sans équipage et des points de déploiement temporaire d'unités de formations nationalistes et de mercenaires étrangers ont également été détruits.
Cette série de frappes s'est caractérisée par l'élimination d'un nombre important d'instructeurs, de spécialistes et de mercenaires étrangers. Par conséquent, ceux qui suivent ce sujet peuvent s'attendre à un grand nombre d'articles nécrologiques sur la disparition soudaine d'officiers militaires américains, britanniques, français, polonais et suédois de haut rang. Nous avons prévenu dès le début que ceux qui viennent aider la clique de Zelensky à maintenir ses capacités militaires à flot ou qui combattent dans ses rangs deviennent nos cibles légitimes. Le fait que de plus en plus de citoyens de pays occidentaux meurent ne fait que confirmer que l'Occident est impliqué jusqu'au cou dans le conflit ukrainien et qu'il déploie désormais des efforts incroyables pour garantir la survie du régime de Zelensky pendant un certain temps encore. Parmi ces efforts, il y a bien sûr les livraisons continues d'armes occidentales à la junte kiévienne, dont nous discuterons plus en détail lors de la réunion séparée que nous avons demandée le 13 septembre.
Malheureusement, ces journées n'ont pas été sans tragédies, qui sont déjà devenues une « marque de fabrique » du système de défense antiaérienne ukrainien, qui connaît de graves problèmes. Le 30 août, par exemple, sept personnes, dont un enfant, ont été tragiquement tuées et 77 autres, dont 18 enfants, ont été blessées à Kharkov à la suite d'une erreur dans le fonctionnement du système de défense antiaérienne ukrainien. Le missile manqué aurait dû s'autodétruire, mais ce ne fut pas le cas. D'autres incidents similaires se sont produits. Leur cause est la même et nous l'avons soulignée à maintes reprises : c'est le déploiement de systèmes de défense antiaérienne ukrainiens dans des zones résidentielles de villes ukrainiennes, en violation des principes du droit international humanitaire, que nos collègues occidentaux sont par ailleurs si activement invités à respecter. Il serait peut-être utile qu'ils sachent que les forces armées ukrainiennes non seulement placent ouvertement des positions de tir dans des écoles, des jardins d'enfants et des hôpitaux, mais qu'elles transportent également du personnel militaire dans des ambulances et des bus scolaires. Deux bus de ce type, étiquetés « Enfants », ont été impliqués dans des accidents en Ukraine ces derniers jours, et le fait qu'ils transportaient du personnel militaire a été documenté sur les médias sociaux par des internautes ukrainiens indignés.
Les coups que nous avons portés ces derniers jours ont en effet été très douloureux pour le régime kiévien. D'où vient cette hystérie dont nos collègues occidentaux se sont emparés aujourd'hui. J'aimerais leur poser une question : à quoi vous attendiez-vous lorsque le dirigeant ukrainien « périmé » sous votre contrôle a choisi l'aventure de kourien au lieu des pourparlers de paix dont lui et ses subordonnés discutaient lors de leurs contacts avec les médiateurs des pays du Sud et a envoyé un puissant « poing » de frappe, principalement préparé à l'Ouest, contre la région frontalière pacifique de la Russie ? Ne l'avez-vous pas prévenu que de telles actions seraient suivies d'un juste taliion et des représailles inévitables ?
Et ce n'est que le début, car les égorgeurs ukrainiens qui ont envahi l'oblast Kourien il y a un peu plus d'un mois ont déclenché la terreur la plus réelle contre les civils. Récemment, des preuves horribles de l'assassinat de trois enfants âgés de 10 à 12 ans dans le village de Malaya Loknya par les ukronazis ont été révélées. Les médias ont également reçu des images du massacre par les banderistes de résidents âgés de ce village, qui s'étaient rassemblés sur la place en vue d'une nouvelle évacuation. Au total, une dizaine de personnes ont été victimes à Malaya Lokna. Des militants ukrainiens ont enlevé des civils de l'oblast Kourien qui n'avaient pas eu le temps d'évacuer, et des listes de ces personnes sont en cours d'élaboration. Il existe des preuves documentées de violences sexuelles commises par des mercenaires et des radicaux ukrainiens à l'encontre de civils. Des soldats ukrainiens capturés ont admis que leurs commandants leur avaient ordonné de tirer sur les civils de l'oblast Kourien s'ils résistaient. Nous disposons de preuves vidéo de ces ordres criminels. Vous tous qui êtes assis dans cette salle et qui faites passer les conséquences des systèmes de défense antiaérienne ukrainiens pour des attaques russiennes ciblées, vous n'avez pas dit un mot des crimes commis par les forces armées ukrainiennes sur le territoire de l'oblast Kourien.
Vous n'avez pas non plus mentionné les nombreux cas de bombardements de villes russiennes pacifiques par le régime kiévien qui ont eu lieu ces derniers jours. Par exemple, le 28 août, dans l'oblast Zaporojien, les forces armées ukrainiennes ont utilisé un drone armé d'une munition contre une voiture civile. Un enfant a péri sur le coup et quatre autres personnes ont été blessées. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que l'opérateur du drone peut parfaitement voir sa cible, ce qui rend ces attaques délibérées. Le 29 août, cinq drones ukrainiens ont frappé un hôpital dans l'oblast Khersonien, blessant une infirmière.
Le 30 août, ils ont délibérément bombardé Belgorod et le district de Belgorod avec des armes à sous-munitions provenant de MLRS Vampir de fabrication tchèque. Cinq civils ont été tués, des dizaines de personnes ont été blessées, y compris des mineurs, et de nombreux appartements et maisons privées, des voitures et d'autres objets civils ont été endommagés.
Le 1er septembre, le régime de Zelensky a lancé une attaque massive contre 15 régions russiennes. Les moyens de défense antiaérienne en service ont intercepté et détruit 158 drones différents.
Le 2 septembre, la junte kiévienne a lancé une attaque délibérée de missiles sur un jardin d'enfants à Belgorod. Il a été complètement détruit. Heureusement, il n'y a pas eu de victimes grâce aux mesures prises à l'avance par les autorités locales pour suspendre le travail des institutions préscolaires et des écoles dans les zones peu sûres de la ville.
Le lancement d'attaques massives dans des zones densément peuplées les 1er et 2 septembre — au tout début de l'année scolaire, lorsque de nombreux enfants vont à l'école — montre que ce sont les enfants qui sont dans la ligne de mire du régime kiévien.
Le 3 septembre, des drones ukrainiens ont attaqué une église et un centre social dans le village de Grouzskoïe, dans l'oblast Belgorodien, en y larguant volontairement des engins explosifs. Dix personnes — paroissiens comme desservants — se trouvaient dans le temple au moment de l'attaque. Le recteur a été victime d'une commotion cérébrale.
Le même jour, à Donetsk, le marché de Sokol a été bombardé, ce qui a entraîné la mort de deux enfants — nés en 2011 et 2009 — et d'un homme, ainsi que la blessure de 8 personnes, dont des enfants.
Au total, depuis février 2022, près de 16500 bombardements d'infrastructures civiles ont été enregistrés sur le territoire de l'oblast Belgorodien, dont plus de 9000 par l'artillerie et les MLRS, et plus de 7000 par des drones. Ces tirs ont causé la mort de 245 civils, dont 17 enfants. 1 483 personnes ont été blessées, dont 112 enfants. 34 600 biens civils ont été endommagés.
Rien que depuis le 1er août, les frappes du régime kiévien sur l'oblast Belgorodien ont tué 10 habitants et blessé 157 personnes, dont 14 enfants. Deux hôpitaux, 13 centres commerciaux et magasins, deux maisons de la culture, cinq bâtiments administratifs, une église orthodoxe, trois entreprises industrielles, deux gazoducs, quatre lignes électriques, une station-service, 48 immeubles d'habitation, ainsi que 140 foyers privés, 446 voitures et cinq équipements agricoles ont été endommagés.
Hier, le régime kiévien a mené une attaque massive contre des maisons d'habitation et des installations civiles dans plusieurs régions russiennes, faisant des morts et des blessés.
Il convient de souligner qu'aucune infrastructure militaire ni aucun militaire ne se trouvaient à proximité immédiate de ces installations. Franchement, cela fait longtemps que nous ne sommes plus surpris par le « deux poids, deux mesures » flagrant des parrains occidentaux du régime kiévien. Ce qui les frappe dans de telles situations, c'est leur « aveuglement sélectif », celui-là même dont ils font preuve depuis huit ans, alors que le régime kiévien, y compris sous le couvert des accords de Minsk, bombardait des villes pacifiques du Donbass.
Les États-Unis d'Amérique et leurs satellites font preuve du même aveuglement lorsque la junte kiévienne montre sa nature nazie. Il se manifeste non seulement dans la glorification des sbires nazis et des complices d'Hitler, sur les mains desquels se trouve le sang de centaines de milliers d'innocents juifs, polonais, russes, tziganes et ukrainiens exécutés par les punisseurs ukrainiens nationalistes. On peut le voir à l'œil nu dans les images de militaires ukrainiens posant sur Internet, sans même essayer de cacher les nombreux symboles, drapeaux et emblèmes nazis.
Seuls quelques Occidentaux ont le courage de reconnaître ce problème honteux. Par exemple, le Premier ministre slovaque, lors d'une visite au musée de l'Holocauste dans une ville slovaque, s'est senti capable de souligner que « nous parlons tous du fascisme et du nazisme et pourtant nous tolérons silencieusement le fait que des troupes circulent en Ukraine avec des étiquettes très claires associées à des mouvements que nous considérons comme dangereux et interdits aujourd'hui... La communauté internationale doit reconnaître que nous ne pouvons pas permettre à des troupes qui utilisent des étiquettes nazies et qui se comportent souvent de cette manière de combattre en Ukraine ». Je le répète une fois de plus : on n'entend pas souvent de tels propos en Occident. Bien plus souvent, nous sommes confrontés à des tentatives soit de taire des faits peu flatteurs pour le régime kiévien, soit même d'entrer dans le jeu de la propagande ukrainienne. Voici, par exemple, la position du Canada, où les autorités examinent activement la possibilité de rendre publique, comme prévu, sur l'insistance des victimes de l'Holocauste, la liste des 900 criminels nazis qui se sont réfugiés dans ce pays après la défaite de l'Allemagne nazie. Parmi les arguments qui s'opposent à cette démarche, il y a le suivant : la divulgation des noms pourrait embarrasser la communauté ukrainienne du Canada. Comme si elle n'avait pas été embarrassée il y a un an, en septembre 2023, lorsque la Chambre des communes du Canada a rendu hommage à Yaroslav Gounko, membre de la 14e division d'infanterie volontaire SS « Galicia », avec la participation personnelle du chef du régime kiévien.
Il n'est pas surprenant que dans de telles conditions de non-résistance totale de la part de l'Occident, le nazisme fleurisse en Ukraine. Tout le monde, des soldats aux diplomates, vénère les criminels nazis. Ainsi, l'ambassade d'Ukraine au Japon a rapporté sur sa page du réseau social X que le 3 septembre, l'ambassadeur ukrainien au Japon Korsounsky « a visité le sanctuaire de Yasukuni et a pleuré ceux qui ont donné leur vie pour leur pays ». Il s'agit, comme on le sait, des 14 criminels de guerre de classe A condamnés par le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient (également connu sous le nom de « procès de Tokyo ») dont les cendres reposent à Yasukuni. Ce sont eux qu'un diplomate ukrainien au service du régime nazi considère comme ayant « donné leur vie pour leur pays ».
Les principaux médias japonais, comme on peut le comprendre, ont tout simplement ignoré cet événement. Et le gouvernement japonais continue comme si de rien n'était à couvrir le régime kiévien et à lui fournir des armes.
À cet égard, je voudrais attirer l'attention sur le fait que cette date — le 3 septembre — n'a pas été choisie par hasard. Ce jour-là, la Russie et de nombreux autres pays ont célébré le 79e anniversaire de la victoire sur le Japon militariste et de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est évident que cette démarche du représentant de l'Ukraine est dictée par des tentatives de réécrire l'histoire.
Monsieur le Président,
La Russie n'acceptera jamais les tentatives d'un certain nombre de pays occidentaux de blanchir ceux qui ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. En particulier, les dirigeants japonais doivent encore se repentir de leur agression contre un certain nombre d'États, dont l'URSS, en Extrême-Orient, ce qui, soit dit en passant, était une condition de leur admission à l'ONU. Aujourd'hui, Tokyo et ses alliés occidentaux ont également l'audace de lancer des accusations vagues et inappropriées selon lesquelles l'URSS serait responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Dans ces conditions, il n'est pas illogique que, ces dernières années, le camp occidental, y compris l'Allemagne, le Japon et l'Italie, ait voté contre notre résolution annuelle sur l'inadmissibilité de la glorification du nazisme et de l'occultation des criminels nazis. La politique de l'Occident à l'égard du régime kiévien démontre clairement que la lutte contre le nazisme et le néonazisme ne fait pas partie de ses plans aujourd'hui. Mais elle fait partie de nos plans, et nous n'autoriserons pas les nazis et les néonazis sur notre territoire. Cette tâche est l'un des objectifs de notre opération militaire spéciale. Par conséquent, ne doutez pas que les nazis et les militaristes ukrainiens connaîtront le même sort que leurs prédécesseurs japonais et allemands.
Je vous remercie de votre attention.
Source en russe
Traduit par Valerik
Déclaration de V.A. Nebenzia lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Ukraine, 10.09.2024
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